Se lancer dans la vie en van, la vraie, est un énorme pas. Un changement radical. Un grand tournant dans une vie. Quand on parle de la « vraie » vie en van, on parle de celle que l’on vit chaque jour de toute l’année : qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il vente … Quand on parle de « vraie » vie en van, on parle de celle pour laquelle on quitte vraiment tout, et de celle à laquelle on consacre toute notre énergie. Celle qui a besoin qu’on s’y confronte pour de vrai, qui a besoin qu’on quitte tout pour de vrai. Et si je mets « vrai » entre guillemets, c’est parce qu’en réalité, il y a autant de façons de vivre en van que de vanlifers. À l’année, seulement pour les vacances, seulement quelques mois dans l’année. Mais ici, nous parlerons de celle pour laquelle on quitte tout. Nous parlerons de ce qui constitue aujourd’hui un mode de vie alternatif. Dans cet article, on va essayer de vous donner le maximum de conseils pour vous aider à vous lancer dans la vie en van. Bien-sûr, ils sont propres à nous, à nos expériences, et à ce que l’on a pu voir de nos rencontres sur la route. On aurait peut-être même du appeler cet article « notre guide de la vie en van », mais on y donne quand même beaucoup d’informations généralistes.
Notre histoire
Le commencement
Avant de commencer à vous donner des conseils, laissez-nous vous raconter un peu notre histoire. Nous nous sommes rencontré en Février 2017, autour d’une raclette. Notre rencontre était 100% arrangée par un couple de meilleurs amis que l’on a en commun. Mon amie, F., m’avait présenté Pierre-François comme « un mec original et plein de style qui adore porter des chaussettes extravagantes », et elle m’avait présenté à Pierre-François comme « une future grande voyageuse avec les poches vides ». On a tous les deux accepté, sûrement plus pour lui faire plaisir que pour faire une véritable rencontre. On vous laisse imaginer le repas à 4, saupoudré de l’échange de nos regards gênés les premières heures. Mais on a très vite accroché, en se rendant compte que l’on aspirait aux mêmes choses : devenir libres. Libres de pouvoir aller où on veut, quand on veut. Et on était tous les deux d’accord sur une chose : le seul moyen d’y arriver était de devenir autonomes financièrement. Nos deux rêves mélangés (le voyage et la liberté) ont petit à petit donné naissance à un projet de vie loin de tout ce qu’on aurait pu imaginé. Vivre et voyager en van …
Tout abandonner
3 mois après notre rencontre, nous avons fait la « folie » de partir ensemble à bord de mon fourgon aménagé sommairement vers la Croatie. Pierre-François a quitté son travail chez Ikea, pour ça, et j’ai claqué la porte de l’entreprise chez laquelle j’étais en alternance pour ne jamais y revenir (4h de transport quotidien pour m’y rendre et une chef qui exigeait des horaires déraisonnables pour un salaire à 800 euros par mois, j’ai fui). C’est avec notre chômage en poche que l’on a testé cette vie de voyageurs quelques semaines, avant de prendre un appartement pour 6 mois. Ce n’était pas prévu, mais l’arnaque dont a été victime Kirikou nous a obligé à l’immobiliser plusieurs mois, le temps de faire intervenir une expertise. C’est après ces 6 mois en appartement et une reprise mutuelle de boulots qui nous faisaient mourir à petit feux que nous nous sommes regardé, et avons décidé de réaménager Kirikou pour pouvoir partir en saison avec. Cette saison a tout changé pour nous.
Un nouvel univers
Nous avons découvert un univers totalement différent. Des personnes non carriéristes, qui prennent la vie comme elle vient. Qui ne prévoient pas, qui se laissent porter, et qui ont l’air heureux. Il ne nous aura pas fallu beaucoup de temps pour se retrouver dans cet état d’esprit. Notre expérience nous a poussé à vouloir partager notre histoire et nos connaissances avec la communauté, pour montrer à tout ceux qui hésitent que oui, c’est possible pour n’importe qui de le faire. Nous nous sommes donc lancés dans la vie en fourgon à l’année. C’est depuis ce moment-là que nous n’avons plus jamais habité autre part que dans une maison avec des roues.
Le cheminement
Nous avons eu peur de le faire. Nous avons eu des doutes. Peur de partir loin des amis, peur de se foirer, peur de se retrouver à la rue, peur de cette nouvelle vie sans engagement loin de la sécurité de l’emploi qui rassure tant. Nous avons eu peur de nous engager financièrement dans le projet de réaménagement et de finir ruiner avec un fourgon qui ne fonctionne plus. Nous avons également eu peur d’être catégorisés par nos proches, par la société et de ne plus jamais pouvoir sortie d’une case de « punk à chiens ».
Puis nous avons appris. 4 ans plus tard, nous apprenons toujours. Mais les 3 premières années ont été les plus dures. Nous avons appris à vivre ensemble dans un petit espace, à se donner de l’intimité mutuelle, à respecter l’espace et les envies de l’autre. Nous avons également appris à travailler ensemble, et à tenir une entreprise d’un type que nous n’avions jamais testé avant : la création de contenu. Nous avons appris à vivre avec ce statut et les remarques qui vont avec (« vous êtes toujours en vacances », « vous avez trouvé le filon vous, vous êtes toujours en vacances tout en gagnant de l’argent », « la belle vie celle d’autoentrepreneur, vous êtes forts vous! »). Aujourd’hui, alors que j’écris cet article, nous en sommes sûrement autour de 60h de boulot par semaine… Mais bref, là n’est pas le sujet.
On a du faire face à de nombreuses réactions de personnes qui n’ont pas conscience de la réalité d’un entrepreneur, qui n’ont pas conscience que la vie en fourgon n’a rien à voir avec une vie en maison. Tout prend plus de temps, et on a besoin de se soucier de bien plus de choses qu’en maison (l’eau ne coule pas à flots du robinet, l’électricité n’est pas illimitée, le gaz non plus, etc.).
Aujourd’hui, 4 ans plus tard, nous sommes enfin complètement sereins sur notre mode de vie et de travail. Nous nous sentons légitimes de l’argent que nous gagnons, nous savons défendre notre travail, nous avons trouvé un rythme et un équilibre qui nous rendent heureux et nous sommes parfaitement alignés avec tout ce que nous attendons de la vie.
« N’oublie pas à quel point il est difficile de faire croire que tout est facile »
Tout ça pour vous dire, vous qui avez sûrement peur de vous lancer ou qui ne savez pas par où commencer, que oui. C’est très difficile de vivre en fourgon. Quoique vous fassiez, quelque soit la manière dont vous décidez d’aborder la chose, vous ferez face à nombre de difficultés : la réaction de certaines personnes qui pourraient vous remettre en question, trouver des fonds pour commencer le projet, aménager un fourgon qui correspond parfaitement à vos besoins, comprendre l’aménagement et l’homologation d’un fourgon, des crises de couple assez intense, des difficultés pour trouver de l’eau, des difficultés pour lancer votre activité, etc. La liste pourrait être encore très longue.
Des difficultés, vous allez en rencontrer tellement que vous aurez envie d’abandonner. Je vous le dit clairement : si vous décidez de vivre en fourgon, sauf si c’est dans votre sang et que vous avez l’habitude de vivre simplement, vous allez avoir envie d’abandonner. Vous allez détester un jour, adorer le lendemain. Vous craquerez de fatigue le lundi, et péterez le feu le mercredi. Vous lancer dans la vie en fourgon, ce sera les vraies montagnes russes. Longtemps. Vous allez en chier.
Mais franchement, s’il y a bien une chose qu’il faut que vous fassiez, c’est vous accrocher. Car cette vie, une fois qu’on l’a dans la peau, qu’on l’a apprivoisée, qu’on l’a aimé et détesté, qu’on a réussi à faire valdinguer les bas et à ne retenir que les hauts, qu’on a compris qu’il faut tout désapprendre pour réapprendre, on ne peut plus revenir en arrière. Une fois que vous êtes ancrés dans cette vie, vous ne pourrez même pas imaginer retourner à une vie normale. On vous promet que toutes les difficultés que vous surmonterez vous aideront à avoir la vie simple dont vous avez toujours rêvé. Et même si les difficultés pour la vie en van sont trop intenses pour vous, une fois que vous y aurez goûté, vous aurez toujours une maison sur roues quelque part dans votre vie, à temps plein ou pas.
Pour commencer : comment se lancer quand on n’a pas les fonds ?
Ne pas avoir les fonds pour se lancer dans l’aménagement d’une maison sur roues, c’est le principal frein. Et pour cause : sans argent, on ne peut rien faire ! Il n’existe pas de solution miracle permettant de se lancer dans un tel projet malgré un porte-monnaie totalement vide. Malgré tout, il existe de nombreuses solutions qui sont accessibles à tous. Parmi toutes les solutions que nous allons vous proposer, il y en a forcément une qui pourrait vous permettre de récolter les fonds nécessaires pour vous lancer dans votre projet.
Note : pour vous lancer dans l’aménagement d’un fourgon qui vous permette de vivre à l’année dedans, vous n’avez pas forcément besoin d’avoir un budget de 30 000 euros. Vous pouvez très bien faire quelque chose de tout à fait bien pour 10 000 euros, pour commencer.
Utiliser vos économies
La première solution, évidente, qui se présente à vous sera d’utiliser vos économies pour votre projet de maison sur roues. Tout le monde n’a pas 10 000 euros sous le tapis, mais ce sont quand même des économies qui sont plausibles à réaliser.
Si vous utilisez vos économies, et avez donc un budget très bien défini et ne pouvez absolument pas le dépasser, pensez aux partenariats pour économiser sur le prix de votre aménagement. Si vous avez un compte Instagram, peu importe la taille, les entreprises sont souvent ouvertes à cet échange gagnant-gagnant, qui profite autant à vous qu’à elles. Si vous avez repéré de bons produits, et souhaitez en parler autour de vous, n’hésitez donc pas à contacter les marques pour leur proposer un échange ! Cela pourrait vous permettre de faire des économies sur le prix final de l’aménagement tout en promouvant une marque qui vous plaît. Cela permettra, en plus, aux autres personnes qui aménagent leur fourgon de trouver des produits qui peuvent leur correspondre pour leur propre aménagement ! Tout le monde y gagne.
Pensez également à revendre tout ce que vous pouvez pour faire grimper vos économies. En général, quand on se lance dans cette vie, on a encore un appartement pleins de choses qui ne serviront plus. Plusieurs milliers d’euros peuvent être économisés de cette manière. Pour vous donner une idée, nous avions réussi à récolter plus de 2000 euros en vendant tous les meubles, vêtements (merci Vinted) et autres accessoires technologiques qui se trouvaient dans notre appartement. Et 2000 euros, ce n’est pas rien ! C’est le prix, par exemple, d’une très bonne installation électrique avec panneaux solaires, ou d’un chauffage haut de gamme !
Faire un emprunt
J’ai financé mon premier fourgon, Kirikou, grâce à un emprunt. C’était un prêt étudiant, pour être plus précise. C’est grâce à ce premier projet que nous avons pu enchaîner sur un projet plus gros et plus poussé. Nous avons réussi à faire de la plus-value sur la vente de Kirikou et de ses aménagements tout neufs.
Sans ce prêt, ce projet n’aurait peut-être pas vu le jour aussi vite. Beaucoup diront qu’ils ne veulent pas de l’aide des banques pour se lancer dans un projet d’autonomie complète qui se veut rejeter en quelques sortes le système capitaliste (oui, je vais très loin, mais on l’entend presque tout le temps…). Notre avis, c’est que le meilleur moyen d’arriver à réaliser ses rêves est de prendre ce qui nous permet d’avancer dans la bonne direction de ce système, même si ça paraît être contre les valeurs auxquelles on aspire en vivant en van. Tout le monde n’a pas la possibilité de financer un tel projet de lui-même, et les banques peuvent être une aide énorme pour cela. Le meilleur moyen de réussir à avancer à son rythme, sans se mettre dans de mauvaises situations, est de vivre en marge du système sans forcément rejeter tout ce qu’il nous donne (oui, en gros il faut voir midi à sa porte pour réussir à se lancer, parfois. C’est exactement ce que je suis en train de dire).
Alors, n’ayez pas honte d’emprunter aux banques pour réaliser votre projet.
N’ayez pas honte non plus d’emprunter à des proches qui peuvent se le permettre. Si vos parents ou autres proches peuvent vous donner un coup de mains, et s’ils sont heureux de le faire, acceptez leur aide. Beaucoup refuseront par fierté, et il serait bien dommage de se priver d’un tel levier pour réaliser un projet comme celui-là. Nos parents nous ont également beaucoup aidé dans la réalisation de tous nos projets de vie en van, que ce soit financièrement ou en nous donnant des coups de main sur l’aménagement. Sans eux, le projet aurait été plus bancal. Peut-être même moins bien réalisé. Et ils préfèrent nous donner un coup de main pour nous aider à nous lancer sur la bonne voie que de nous voir galérer.
Faire les saisons
Si vous êtes dans la situation classique du CDI + appartement + trajets, il est possible que votre capacité à mettre de côté soit vraiment restreinte. L’une des choses qui nous a permis de nous lancer dans la création d’économies importantes pour pouvoir réaliser des projets, est la saison. Imaginez-vous 6 mois de travail avec l’intégralité, ou presque, de votre paye dans votre poche. Si vous êtes logés sur place, vous n’avez pas les dépenses de loyer (et tout ce qui va avec) et d’essence à sortir. En 6 mois de saison, vous pouvez rapidement économiser 6 000 euros, 12 000 si vous êtes à deux.
Nous sommes conscients qu’il faut beaucoup de courage pour tout quitter pour commencer par une saison, sans fourgon et sans filet de secours. Mais le jeu en vaut la chandelle. En plus de belles rencontres (la plupart du temps), vous réussirez à mettre de côté assez d’argent pour réaliser votre rêve, sans rien demander à personne.
Comment on fait, nous, pour gagner notre vie ?
Nous avons parcouru un (très) long chemin pour réussir à stabiliser notre activité. J’ai commencé dés la sortie du lycée à vouloir travailler pour moi en me mettant à mon compte en tant que photographe. J’ai mis quelques temps à me dégager un salaire correct, et je suis restée en activité environ 3 ans. Lassée par le monde de la photographie de mode et de l’exigence des clients, je me suis tournée vers le graphisme. J’y ai retrouvé les mêmes problématiques qu’avec les photos. Je n’arrivais pas à bien saisir les demandes des clients, je faisais des choses qui me ressemblaient plus à moi qu’à eux, je n’arrivais pas à réaliser les choses qu’ils imaginaient, ma « patte » était trop présente. Et je n’ai jamais réussi à atteindre mon objectif : que les clients viennent me voir pour mon style et non juste pour sous-traiter bêtement une tâche qu’ils n’avaient pas le temps de faire. Je me suis donc tournée vers la création de sites internet. Encore une fois, les mêmes problématiques. Je me suis donc battue en tant que freelance de 2013 à 2018. 5 ans. Avant de comprendre qu’en fait, être freelance sous-entendait encore travailler pour quelqu’un, répondre aux exigences de quelqu’un. Je me restreignais encore trop à mon goût sur mes « capacités ».
Nous avons donc décidé, avec Pierre-François, de proposer des ressources à prix libre sur notre blog, pour commencer à envisager de gagner notre vie avec la création de contenu. Tout ce qu’on ne voulait pas, c’était de gagner de l’argent avec notre image (être influenceurs, quoi). On voulait vraiment créer des supports qui aideraient concrètement les gens à réaliser leur rêve d’aménagement et de vie en van. Des supports qu’on aurait aimé avoir au moment où on s’est lancés. Nous réalisions donc tous ces supports en parallèle de notre boulot de freelance et de saisonnier (pour Pf). Au début, nous proposions tout à prix libres ou gratuits. Puis on a peu à peu appris à déculpabiliser de faire payer les gens (oui oui, tout travail mérite salaire !).
Aujourd’hui, nous avons donc tout lâché pour se consacrer à fond à la création de contenu gratuit et payant sur le blog et aux accompagnements Vancamp. Nous gagnons notre vie comme ça, et même si on peut donner l’impression de se la couler douce, on travaille souvent entre 35h et 70h par semaine, en fonction des périodes. Vivre de sa passion, c’est un rêve pour tous et on est les plus heureux du monde d’y arriver après 4 ans de lutte et de persévérance. Mais il ne faut pas oublier que ça reste un travail de titan, même si certes il est très plaisant.
Vivre sur la route et gagner de l’argent : rendre les deux compatibles
Travailler sur la route, comment ça ?
Ce serait bien de clarifier ce que l’on entend, nous, par travailler sur la route. Dans notre tête, travailler sur la route est une manière de dire qu’il est possible de travailler tout en voyageant. En étant libres de ses mouvements, quoi! Vous n’êtes pas obligés de vous trouver à un endroit précis pour pouvoir exercer votre métier convenablement.
Quels sont les métiers qui le permettent ?
Pour être honnêtes, il y a très peu de métiers qui permettent une telle autonomie. Et puis, ça dépend aussi du degré d’autonomie que vous recherchez. Vous pouvez très bien trouver un métier qui vous oblige à vous déplacer d’un endroit à un autre, et qui vous permet de visiter certains endroits. Vous pouvez également avoir envie d’avoir une liberté totale et de n’avoir vraiment aucunes contraintes, que ce soit de temps ou de situation géographique.
Être saisonnier
Tout comme pour préparer vos économies pour aménager votre fourgon, vous pouvez décider de partager votre année entre saisons et liberté totale. L’avantage de ce mode de fonctionner est que, si vous n’avez pas d’autre projet professionnel en parallèle, vous êtes en vrai voyage et en vraies vacances les moments où vous n’êtes pas en saison. Ce que vous n’avez pas si vous montez votre propre entreprise, mais on en parlera un peu plus loin.
Être saisonnier est donc une option qui vous oblige à être sédentaire quelques temps, à avoir des contraintes d’horaires, et à travailler pour quelqu’un, mais qui vous permet d’être totalement libre une autre partie de l’année. Comme vous ne dépensez rien sur place au moment de la saison à part pour la nourriture (vous êtes souvent pris en charge au niveau du logement), vous pouvez économiser pour vivre l’autre partie de l’année. Certaines personnes complètent également avec le chômage auxquels ils ont droit.
Être freelance
Ou plutôt devrait-on dire freelance digital. Car on peut être freelance dans pleins de métiers différents, qui ne nécessitent pas forcément un ordinateur. Donc, être freelance digital vous permettra de garder une grande liberté de mouvement, même si vous serez soumis à l’exigence de vos clients. Je pense que, quand on est freelance, on commence vraiment à s’éclater quand les clients viennent nous voir pour notre style en particulier. S’il faut respecter à la lettre ce qu’ils nous demandent, et qu’on se place ainsi en position de simple exécutant.e, c’est là qu’on perd l’intérêt du statut de freelance. Comme je le racontais un peu plus haut, je n’ai jamais réussi à sortir de ma posture d’exécutante, et je perdais complètement le plaisir de travailler à mon compte.
L’avantage d’être freelance digital, ou digital nomad, est donc que l’on peut avoir un boulot qui permette de se déplacer géographiquement à notre guise. Quand on vit en fourgon, c’est toujours plus sympa d’aller bosser dans des paysages de rêves, non ? Par contre, le désavantage principal est qu’on reste tributaire des demandes du client, de ses exigences et de ses délais. Sauf si on arrive à renverser la vapeur !
Être créateur.rice de contenu
Créer du contenu pour ensuite le vendre, c’est beaucoup de travail. Comme tout ce qu’on a cité ci-dessus, à la différence qu’on a plus tendance à sous-estimer le travail d’un.e créateur.rice de contenu. Car, au-delà de créer du contenu, il faut mettre en place une véritable stratégie pour le vendre ! Oui, car créer du contenu, c’est du boulot. Et, encore une fois, tout travail mérite salaire (on sent les gens qui ont dû prouver leur légitimité, nan?).
Mais c’est peut-être le boulot qui vous permet d’avoir la plus grande liberté du monde : à la fois celle de mouvement, mais aussi celle de temps. Vous créez du contenu, certes, mais c’est vous-mêmes qui vous fixez vos deadlines, vous-mêmes qui choisissez les projets qui vous intéressent et vous-mêmes qui décidez de votre organisation. Même si c’est sûrement l’un des boulots qui demande le plus d’énergie et le plus de temps (parfois dans le vide, on ne sait jamais ce qui va plaire aux gens), et qui prend aussi le plus de temps à se mettre en place et à décoller, c’est aussi celui qui vous soulagera de toutes les contraintes.
C’est la solution que nous avons choisie, ou plutôt qui s’est imposée à nous naturellement, et nous sommes vraiment super heureux de l’avoir adoptée. Car malgré un boulot intense, on peut s’organiser comme on veut, sans rendre de comptes à personne. Sauf pour Vansity, qui est une plateforme de prestation de services, et qui demande à Pf une certaine rigueur.
Faire du télétravail
Qu’on se le dise clairement, le COVID a clairement démocratisé le télétravail. Et aux dernières nouvelles, les entreprises n’ont pas encore incorporé de puces GPS sur vous ou votre ordinateur de boulot, si ?
Je me souviens des premiers instants où on s’est lancés dans la vie en van. Je touchais encore le chômage, ce qui me permettait de pouvoir lancer mon activité sereinement. Mais j’avais vraiment beaucoup de mal à trouver des clients. Ça ne prenait pas. J’ai donc cherché sur des sites de recrutement des entreprises qui recherchaient quelqu’un avec la possibilité d’être 100% en télétravail. Le résultat ? C’était loin d’être quelque chose qui se faisait à cette époque, j’ai donc vite lâché l’affaire.
Aujourd’hui, je ne dis pas que 100% des entreprises sont totalement ouvertes sur le télétravail à temps plein (c’est d’ailleurs loin d’être la cas), mais c’est quelque chose qui peut s’envisager. Un peu plus qu’en 2016 en tout cas.
Se sentir légitime
Quelque soit la manière dont vous décidez de vendre vos compétences, que ce soit à travers du contenu ou du temps, il y a une chose contre laquelle vous devrez vous battre si vous vous lancez à votre compte : c’est le syndrome de l’imposteur. De notre côté, on a mis quelques années à passer au-dessus des remarques que l’on pouvait lire sur d’autres blogs de la même thématique en commentaires du genre « merci beaucoup de mettre tout gratuit en ligne, pendant que d’autres font payer » ! Je crois d’ailleurs que le meilleur exemple que je peux vous donner est le notre. Forcément, c’est celui dont j’arriverai le mieux à parler.
Comme je vous le disait plus haut, nous mettions au tout début nos ressources gratuitement en ligne (oui oui, notre ebook était au début gratuit !). Plusieurs personnes nous ont mis la puce à l’oreille, nous disant qu’ils voyaient bien que cela représentait un boulot de titan et ajoutant qu’on devrait faire payer cette ressource inestimable. On a résisté longtemps (un an, quand même), avant de commencer à faire payer certaines ressources dont l’ebook. Mais on s’est vite rendus compte que faire payer les ressources qui nous demandaient le plus de boulot nous permettait de nous consacrer de plus en plus à cette activité (la création de contenu) et donc de pouvoir aider de plus en plus de personnes. Eh oui, c’est pour ça que notre contenu se professionnalise de plus en plus ! Pas parce qu’on court après l’argent, et qu’on a trouvé dans le monde du fourgon aménagé une mine d’or qui nous permettrait de faire des petits bains de billets le dimanche soir. Mais tout simplement parce que nous avons enfin pu stopper toute autre activité nous permettant de manger pour nous consacrer à 100% à créer des solutions et du contenu pour vous accompagner et vous guider dans votre aménagement de fourgon.
Alors oui, vous vous sentirez peut-être illégitime au départ de demander certaines sommes en échange de votre boulot. Ce sera même peut-être l’une des barrières qui vous empêchera de vous lancer dans le business de vos rêves. Mais posez-vous une question : est-ce qu’il existerait une seule personne sur terre qui ferait votre boulot gratuitement ? Personnellement, je suis à peu près sûre que les personnes qui sont contentes de trouver des ressources gratuites sur Internet d’un blogueur qui a passé 4h à rédiger un article et qui ne vend rien derrière, sont celles qui feraient payer le plus cher si elles devaient sortir un produit ou un service. Vous n’êtes pas d’accord ?
Se domicilier quand on décide de tout quitter
Qu’est-ce que la domiciliation ?
Maintenant que nous avons parlé financement du projet et travail qui permet de vivre cette vie, parlons administratif. Peu importe votre situation (chomeur.se, freelance, saisonnier, etc.), il vous faudra une adresse. Une adresse pour pouvoir vous faire livrer des choses, pour pouvoir vous inscrire au chômage, pour recevoir le RSA si vous en avez besoin, pour vous inscrire en tant qu’autoentrepreneur.se, pour signer un contrat de travail, etc. C’est ce qu’on appelle la domiciliation ! Quelque soit votre situation, vous devrez donc être domicilié.e quelque part. C’est une vraie question qui se pose lorsqu’on décide de quitter appartement ou maison pour le troquer contre une maison mobile.
Les différentes solutions pour se domicilier
Nous ne rentrerons pas dans les détails ici, mais nous avons rédigé un article LIEN très très complet sur le sujet. Malgré tout, voici un aperçu des différentes possibilités que vous avez pour vous domicilier lorsque vous vivez en fourgon aménagé :
- Le CCAS ou la mairie : c’est un droit, qui permettra d’obtenir le statut de Sans Domicile Fixe. Vous serez ainsi domicilié.e chez eux, pourrez recevoir du courrier mais ne serez pas soumis aux taxes d’habitation diverses.
- Se faire domicilier chez un proche pour avoir une boite postale et une adresse postale : les parents, des amis … Solution très simple, mais qui nécessite de vérifier si cela changera quelque chose pour eux par rapport aux impôts
- En poste restante : le courrier reste dans la poste que vous avez choisi, et vous n’avez qu’à aller le chercher ! Mais chaque retrait est payant.
- Les sites spécialisés, qui ont de nombreux avantages. Mais il faut faire attention au choix !