Vivre ou voyager en van en hiver ne fait pas rêver tout le monde. Beaucoup ne prendront leur fourgon que de manière très occasionnelle à cette période de l’année. Il faudra alors prendre des précautions pour stocker correctement et préparer l’aménagement à être inutilisé plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Surtout pendant cette saison, durant laquelle le taux d’humidité grimpe souvent en flèche. Dans cet article, nous allons vous expliquer comment hiverner son fourgon aménagé pour ne pas le retrouver tout moisi, avec de la casse ou d’autres surprises désagréables.
Les différentes étapes pour hiverner son fourgon aménagé
Avant de rentrer dans le détail, voici en résumé les différentes étapes par lesquelles vous devrez passer pour que votre fourgon passe l’hiver sans aucune égratignure :
- Rangement complet du fourgon
- Nettoyage de fond en comble de l’intérieur du fourgon
- Nettoyage des cuves propres et sales
- Vidanges
- Nettoyage extérieur du fourgon
- Mise en sécurité des équipements (électricité, gaz, etc.)
- Gonflage des pneus
- Faire le plein
- Faire les choses suivantes toutes les 2 à 3 semaines pendant l’hiver : refaire un check-up complet et rouler
Rentrons maintenant dans le détail de chacune de ces étapes !
Ranger et nettoyer son fourgon aménagé pour l’hivernage
La première étape pour hiverner son fourgon aménagé sera de le ranger de fond en comble. Notre méthode préférée est de vider entièrement le fourgon (literie comprise), de faire le tri et de nettoyer chacune des affaires dans un premier temps. Cela consiste à laver les vêtements, la housse de couette, la couette, enlever la poussière des objets, etc. Ensuite, on pourra passer au décapage de l’intérieur du fourgon. Prévoyez donc une bonne semaine pour faire cette étape correctement.
La meilleure des pratiques serait de vider complètement le fourgon et de pouvoir stocker la literie, les vêtements et la nourriture dans un endroit à l’abri de l’humidité (dans une pièce de sa maison, dans un box pas exposé à l’humidité, etc.). Il pourrait ainsi être hiverné entièrement vide. Mais si vous ne pouvez pas, il faudra prendre quelques précautions pour stocker tout cela au sein du fourgon :
- Surélever le matelas pour qu’il y ait un passage d’air. Si votre sommier est équipé de lattes et que l’air passe déjà en dessous, vous pourrez laisser le lit comme ça. Attention : ne laissez pas d’objets lourds dessus pendant ces quelques mois d’hiver, pour ne pas le retrouver déformé
- Éviter de mettre vos draps, votre couette et vos oreillers en boule. Pliez-les correctement et rassemblez-les au centre de votre lit, pour qu’ils ne touchent pas des fenêtres, de la tôle ou les murs.
- Si vous ne pouvez pas stocker vos vêtements ailleurs, enfermez-les dans des pochettes hermétiques sous vide. Essayez de les stocker à un endroit où ils ne seront pas en contact avec les murs, de la tôle ou une fenêtre. Si vous êtes obligés de les laisser dans leur placard (dans une pochette sous vide), ne le blindez pas trop
- Ne laissez que de la nourriture sèche et non périssable dans vos placards et tiroirs, et ne les blindez pas trop
La première étape du rangement pourra vous permettre de commencer les premières vérifications : les miettes de nourriture qui traînent, les aménagements qui déconnent et qu’il faut réparer, etc. Cela vous permettra de faire un premier état des lieux.
Nettoyer de fond en comble son fourgon
Une fois que vous aurez tout sorti, trié, nettoyé et rangé, il faudra se mettre au ménage ! C’est le moment où l’état des lieux devra être ultra-approfondi, en vérifiant les moindres recoins de votre aménagement. Pour vous donner une idée, voici une liste (non exhaustive) des problèmes qu’il faudra chasser avant que l’hiver arrive :
- En cas de présence de moisissure : nettoyer avec un mélange d’eau, de vinaigre blanc et de bicarbonate de soude la moindre trace de moisissure. La meilleure chose à faire, si vous pouvez, est d’en comprendre la source : est-ce l’isolation derrière qui commence à moisir et à attaquer le bois ? Est-ce que c’est un endroit dans le coffre dans lequel il y avait beaucoup d’affaires ? Dans le premier cas, il faudra faire en sorte d’enlever l’isolation et le bois moisi pour supprimer complètement le problème. Dans le second cas, un nettoyage en profondeur et une réorganisation du stockage suffira.
- Chassez la moindre miette de nourriture : pour éviter la visite de petits insectes, de rats, de souris ou de mulots, il faudra vraiment qu’aucune nourriture ne soit accessible nulle part. Que ce soit une simple tache de sauce tomate ou des miettes qui restent dans le fond du tiroir : soyez intransigeant.e !
- Réparer les petits soucis : si vous voyez qu’un joint de salle de bain s’est décollé ou s’est affaissé ou que des vis ne tiennent plus bien, profitez-en pour faire les petites réparations qui s’imposent, surtout si votre fourgon est en bois. Ce dernier risque de se rétracter avec le froid, et de s’étendre de nouveau avec le chaud. Faire les petites réparations permettra donc d’éviter une déformation qui pourrait vous bloquer dans la réparation à l’arrivée des beaux jours
- Nettoyer à la javel le frigo : ce n’est pas très écolo, mais cela tuera dans l’œuf le moindre début de moisissure. Surtout, laissez ce dernier ouvert tout l’hiver. Vous pouvez le maintenir en position semi-ouverte avec un tasseau entre la porte et l’intérieur et du scotch pour maintenir la porte en pression sur le tasseau.
- Nettoyez de fond en comble chacune des cuves : les cuves d’eaux grises, d’eau propre et d’eaux noires devront chacune être entièrement vidangées et désinfectées pour éviter la prolifération de bactéries pendant l’hiver. Pour cela, vous pouvez mettre un mélange de citron, bicarbonate, vinaigre blanc et eau que vous mettez dans chacune des cuves. Après avoir laissé reposer quelques heures (1 ou 2), roulez quelques kilomètres pour que le produit aille bien partout. Vidangez, vos cuves seront comme neuves !
Les bonnes pratiques pour un hivernage parfait
Cette to-do list est à respecter impérativement pour retrouver un fourgon en parfait état de fonctionnement à la sortie de l’hiver ! Quoi de plus frustrant que de venir rechercher son fourgon pour un road trip de printemps et de devoir entamer de gros travaux dessus avant de pouvoir partir ? Petite note à retenir : ces pratiques sont à appliquer pour n’importe quelle période de sédentarité prolongée.
- Vérifier l’électricité : on n’y pense jamais, et c’est pourtant l’une des choses les plus importantes à faire une fois par an dans nos fourgons aménagé qui roulent et qui vibrent. Pour limiter (et éviter) les risques d’incendie, vérifiez bien l’état de tous vos fusibles et le serrage de tous vos équipements électrique ainsi que de l’ensemble du circuit : les cosses, les plugs, etc. Équipez-vous de vos plus belles pinces et venez redonner un petit coup de serrage partout. C’est une bonne idée de profiter de l’hivernage pour faire ça, cela vous donne une date fixe à laquelle faire les vérifications, qui doivent être régulières. Coupez l’ensemble du circuit 12V et 220V avec le coupe-circuit que nous conseillons d’installer sur toutes vos installations.
Un petit mot sur les batteries de votre fourgon aménagé pour l’hivernage : pour la batterie moteur de votre fourgon, vous pouvez vous contenter de débrancher le – pour couper l’intégralité du circuit. Si vous respectez nos recommandations de faire rouler le fourgon toutes les 2 ou 3 semaines, votre batterie tiendra très bien l’hiver comme ça. Pour les batteries de votre aménagement, cela dépendra de celles que vous avez installées. Si vous avez des batteries à décharge lente, coupez l’intégralité du circuit et commencez le stockage avec une batterie remplie à bloc. Rien ne vous empêche de vérifier la charge une ou deux fois dans l’hiver et de lui redonner un petit coup de charge si nécessaire. Si vous avez un chargeur intelligent, vous pouvez aussi la laisser brancher tout l’hiver et le laisser gérer. Mais cela vous oblige à laisser le circuit ouvert et en fonctionnement tout l’hiver. Si vous avez des batteries qui ne sont pas dites à décharge lente et que vous n’avez pas de chargeur intelligent, préférez alors stocker ces dernières à l’abri du froid et de l’humidité, en vérifiant leur niveau de charge régulièrement. En cas de décharge (batterie en dessous de 12V), chargez-la un petit coup.
- Débranchez le gaz : vous ne courrez aucun risque en laissant la bouteille de gaz dans votre fourgon durant l’hiver. En revanche, vous risquez de retrouver le joint de la lyre bien collée à la bouteille si vous laissez brancher cette dernière au circuit. Fermez donc bien la bouteille de gaz et débranchez-la complètement du circuit. N’hésitez pas à enfermer le détendeur dans une matière isolante pour passer l’hiver, afin que ce dernier ne s’endommage pas en cas de gel.
- Vidangez l’intégralité du circuit d’eau : ne laissez aucune goutte d’eau dans votre circuit. Pensez à ouvrir tous les robinets avec la pompe en marche (frost control compris si vous avez un chauffage Truma). Puis laissez-les ouverts, le temps que toute l’eau soit sortie, avec la pompe éteinte une fois que vous arrivez en fin de cuve. Il est vraiment important de ne pas oublier cette étape. En effet, en cas de gel, l’eau peut casser votre circuit, mais aussi votre chauffe-eau si elle reste bloquée à l’intérieur.
- Fermez toutes les vannes de vidange : une fois vos cuves entièrement nettoyées et vidangées, fermez les vannes ! Cela évitera que de la pollution ou des bestioles ne s’y incruste.
- Bouchez la sortie du chauffage : pour les mêmes raisons qu’il faudra fermer les vannes de vidange, pensez à boucher toutes vos sorties de chauffage si vous le pouvez.
- Installez des petits déshumidificateurs manuels un peu partout : un dans la cabine avant, un dans le coffre, un dans la salle de bain et un dans le van. Vous devrez peut-être changer la pastille une ou deux fois pendant l’hiver. Le gros plus : si vous traversez plusieurs jours de temps très humide et que le stockage vous le permet, vous pouvez mettre en route un déshumidificateur électrique pour les jours de pluie/de grosse humidité.
Attention : n’obstruez JAMAIS les aérations, qui devront être assurées par la ventilation haute et basse durant l’hiver. Cela permettra de limiter l’installation des moisissures et des champignons, qui raffolent des endroits sans air et enfermés pour se développer.
Quelques bonnes pratiques sont également à adopter pendant l’hiver. Bien que la préparation, dont nous avons parlé plus haut, soit l’étape la plus importante, vous allez devoir bosser un peu durant l’hiver. Toutes les 2 à 3 semaines (ou une fois par mois), nous vous conseillons de réaliser les tâches suivantes :
- Faites rouler votre fourgon aménagé : cela permettra de maintenir la batterie à flot, de maintenir les pneus en bon état et d’éviter que les joints du moteur ne sèchent (et que vous vous retrouviez avec des petites fuites surprises après la période de sédentarité). Cela permettra aussi d’anticiper quelques pannes moteur qui peuvent parfois être déclenchées par une sédentarité prolongée.
- Surgonflez vos pneus d’environ 25%. Cela permettra d’éviter leur déformation au cours de la saison de sédentarisation
- Stockez votre fourgon aménagé avec le plein : cela empêchera les dépôts d’envahir votre réservoir, et de finir dans le gazole qui ira dans votre moteur quand vous referez le plein. Été comme hiver, cette règle est une règle d’or
- Faites tourner le chauffage : que vous ayez un chauffage au gaz ou au diesel, faites le tourner un coup (en n’oubliant pas d’enlever le bouchon des évacuations et entrées d’air extérieures). À chaque fois que vous allez le voir, il est important de le faire. Cela permet que les cochonneries ne s’accumulent pas à l’intérieur.
Nettoyer l’extérieur du fourgon aménagé
L’intérieur de votre fourgon est prêt pour passer l’hiver en toute sérénité (et sécurité). Ça, c’est fait ✔ ! Mais attendez avant d’aller prendre votre petit thé devant votre série préférée. Il vous reste du boulot ! Et pas des moindres. Maintenant, il va falloir nettoyer l’extérieur du fourgon. Ben oui, vous n’avez pas trop envie de le retrouver avec de la mousse verte et les joints craquelés, si ? Voici donc quelques pratiques à respecter pour un bon hivernage :
- Commencez par un bon nettoyage de toute la carrosserie, en commençant du haut et en allant vers le bas. On veut que ça brille ! Et au passage, on peut vérifier qu’aucune fuite n’est présente autour des lanterneaux et des aérations. Sans oublier de traiter et protéger le moindre petit point de rouille que vous voyez !
- Graissez les joints avec du WD40. Cette étape est très importante, pour ne pas retrouver les joints tout craquelés à la sortie de l’hiver et limiter au maximum le risque de fuites. D’ailleurs, vous pouvez mettre en place cette pratique été comme hiver ! Cela permet de rallonger la durée de vie des joints de nos chers lanterneaux (on le sait, on est beaucoup à être traumatisés par les fuites de ces derniers).
Stocker le fourgon pour l’hiver
Nous voilà face au plus gros problème. Nettoyer le fourgon à l’intérieur et à l’extérieur, tout le monde peut le faire. En revanche, on se retrouve souvent face à la problématique du stockage (que ce soit le stockage des objets, des vêtements et de la literie ou du fourgon lui-même).
Plusieurs solutions s’offrent à vous. Je vais déjà commencer par celle que nous employons nous-même. Comme vous le savez peut-être, nous vivons à l’année dans notre petit village de fourgons, qui sont donc sédentarisés une bonne partie de l’hiver sur un terrain. Ils sont de ce fait en extérieur, pas protégés. Jusque-là, nous n’avons jamais eu aucun souci. Bien sûr, si nous ne prenions pas quelques précautions importantes, la carrosserie ne ferait pas long feu. C’est pour ça que, régulièrement, nous réalisons les opérations suivantes :
- Nettoyage à la lavette du toit du fourgon et du panneau solaire
- Graissage des joints
- Vérification, traitement et protection des points de rouille de manière régulière (une fois toutes les 5 semaines environ). Pour ce faire, nous avons toujours une brosse métallique pour gratter la rouille, du Saint Julien pour traiter, du rustol pour la couche protectrice et de la peinture de portail de la couleur du fourgon pour la protection finale. Quand les points de rouille sont trop imposants, on va les faire traiter chez un carrossier (nous n’avons pas encore passé l’étape de le faire nous-mêmes)
- Le pôle – de la batterie moteur est toujours débranché
- Nous avons parfois du mal à déplacer le fourgon de manière régulière, à cause de la boue glissante qui nous fait nous embourber. On essaye de le faire le plus possible. Quand c’est impossible plusieurs semaines de suite, on se contente de le démarrer et de le laisser tourner quelques minutes
- On le stocke toujours avec le plein fait. Toujours ! Été comme hiver
Vous pouvez faire comme nous en le stockant à l’extérieur sans protection particulière, mais avec une surveillance rapprochée, si vous n’avez pas le choix. Mais vous avez aussi d’autres solutions :
- Le stocker chez un professionnel du gardiennage. Vous pouvez parfois demander l’option surveillance des batteries et mise en charge si nécessaire. En revanche, si vous voulez pouvoir faire les quelques opérations que nous recommandons toutes les 2 à 3 semaines (faire tourner le chauffage, faire rouler le fourgon, etc.), pensez à demander si cela sera possible
- Le stocker en extérieur avec une housse résistante à l’humidité qui le recouvre. Attention, il ne faudra pas que cette dernière soit collée à la tôle ! En effet, l’air doit pouvoir circuler dans le fourgon, il ne faut donc surtout pas couvrir les aérations hautes et basses
- Le stocker sous un abri extérieur